Le Mot du Président
Thierry Boccamaïello, président.
Organiste amateur et président de l’Apec du conservatoire Pierre Barbizet de Marseille où quatre de ses enfants ont fait leurs études, il est également président de l’Union régionale Paca.
Pourquoi la FNAPEC aujourd’hui ?
La Fnapec fait face aujourd’hui au fléau des temps modernes : l’isolement.
La société moderne dans laquelle nous vivons impose aux familles un rythme de vie effréné. Du fait de l’éloignement des différentes institutions scolaires et para-scolaires qu’elles ont choisies pour leurs enfants, elles se lancent tous les jours dans un véritable marathon.
Ce tourbillon dans lequel nous sommes entrainés, véritable fléau des temps modernes, brise souvent notre lien social et nous entraine à l’isolement, le replis. La conséquence est le manque d’engagement personnel pour des causes nobles comme celle qui nous concerne ici : la défense de l’enseignement artistique de nos enfants.
Le monde tourne, mais la famille demeure. C’est sur ce point que la FNAPEC veut aujourd’hui s’appuyer.
Les gouvernements, les idées, les budgets changent, mais les besoins restent les mêmes. Dans un monde où l’écoute musicale évolue sans cesse, le concert et la pratique musicale sont désormais en concurrence avec le foisonnement des musiques enregistrées qui se banalisent. Avec l’apparition de technologies de plus en plus performantes l’adolescent est au centre de véritables enjeux économiques et éphémères, et rares sont les moments où il peut fixer son attention. En s’introduisant partout dans nos vies, la diffusion sonore devient agressive et nous empêche de réfléchir.
Voilà pourquoi inscrire son enfant dans un conservatoire aujourd’hui est un enjeu salutaire, car l’enseignement de la musique l’aide à développer ses capacités de jugement et son esprit critique, et à tirer parti de la perception des sons plutôt que d’en rester dépendant afin de pouvoir effectuer des choix personnels dans le vaste éventail des musiques qu’il peut jouer et écouter.
L’art dramatique, la danse et les arts plastiques dont l’enseignement permet de la même façon d’aider l’adolescent à se positionner dans une société en perpétuel mouvement sont également des choix salutaires.
Cependant les institutions chargées de cet enseignement artistique restent fragiles, reposant sur des bases instables souvent soumises aux décisions et orientations des gouvernants.
Les familles sont les principaux acteurs qui doivent pouvoir prouver aux diverses collectivités qu’un conservatoire est un atout pour une commune, une ville, un département, une région.
Contrairement aux idées reçues les conservatoires ne sont pas réservés à une élite, néanmoins si leur accès se restreint, ils y seront voués.
Quant aux écoles de musique, les grandes oubliées, elles ferment leurs portes les unes après les autres, par manque de subventions et de reconnaissance.
Elles sont pourtant un acteur indispensable dans l’équilibre de l’enseignement artistique d’une cité en permettant à chacun d’apprendre la musique et le chant de façon non académique dans une structure différente avec des moyens différents et surtout la même volonté de partager cette passion que chacun a pour son art.
Voilà pourquoi la présence des APEC est primordiale dans ces établissements pour maintenir l’enseignement artistique dans nos cités.
Plus les APEC seront nombreuses à se fédérer, plus la FNAPEC aura de la crédibilité auprès de ses partenaires.
Cela implique inévitablement un engagement supplémentaire pour les familles sur lesquelles la FNAPEC compte aujourd’hui, mais nous devons montrer notre détermination et notre exigence quant au maintien de cet enseignement qui nous est cher.
Thierry Boccamaïello, président.